D-Day : mon opération / Partie #1

Bonjour à tous ,

L'article du jour est tout simplement le récit de mon opération , mon vécu de celle -ci....poursuivez la lecture je vous raconte tout ;) .

Dimanche 15 Juin 2014 :

Vers 15h je prends la route pour me rendre à la Clinique, située à Bordeaux, j'y suis attendu pour 17h.

Les derniers détails de l'hospitalisation réglés , la télévision payée , c'était capital car ce soir là se joue le 1er match de la France lors de la Coupe du Monde (face au Honduras) , le numéro de chambre et service indiqué , je me dirige vers ce dernier afin de m'installer.

Je suis contente car c'est une chambre double mais je passe la nuit "seule" (bien qu'en service , on ne soit jamais vraiment seul) donc je pourrais regarder tranquillement le match.

L'infirmère m'informe des bilans sanguins à faire en amont de l'intervention au vu de mon traitement anticoagulant, de mon heure de passage le lendemain et j'épargne à l'infirmière le rituel du "ce bouton c'est pour monter le lit, ici la sonnette" , je lui dis que je suis du "milieu" donc qu'elle ne s'époumone pas avec ces détails (lol) .

Je retiens surtout que je serais au bloc aux alentours de 14h mais qu'il est possible que je passe avant, sur le moment je me dis que j'ai le temps encore de gamberger, je me dis que si cela avait été à 8h je n'aurais pas trop eue le temps de "comprendre" ce qu'il m'arrive mais c'est ainsi et je ne peux rien y faire.

Mon homme est présent à mes côtés , comme depuis le début de cette aventure, il me détend, me fait rire , un pitre comme à son habitude.

Je l'aime fort, je suis heureuse qu'il soit à mes côtés.

Adrien, est en charge de rassurer , en plus de sa compagne, ma maman , qui , comme toute mère, s'inquiète beaucoup du pendant et après.

Il est temps pour ma moitié de quitter la clinique, 20h les visiteurs doivent quitter les lieux, me voici seul.

Je regarde un peu le JT, je ne stresse pas, ni ne m'effondre après son départ, ce qui m'étonne , mais je me souviens de ce que m'avais dit la sage femme face à ma "zen attitude" quand j'étais en salle d'accouchement pour mon aînée "vous adoptez la parfaite attitude, plus vous serez zen , plus tout ira bien" alors je me dis que je dois l'écouter et être aussi détendue que pour mes deux accouchements.

Je procède en suite à la douche bétadinée , enfile mon pyjama , prends mon repas léger (bouillon + compote), je visionne le match en répondant aux messages de la famille et ami(e)s puis je trouve très facilement le sommeil.

Lundi 16 Juin 2014 :

Je me réveille vers 9h, le personnel est cool, il me laisse dormir puis de toute façon je ne peux ni boire, ni manger alors autant que je dorme (lol) .

J'ai du mal à immerger mais je me motive.

Vers 10h30 , je prends ma seconde douche bétadinée en lavant cette fois ci les cheveux , j'enfile la super tenue ultra sexy jetable pour le bloc et mes bas de contention : me voilà apprêtée pour mon rendez-vous galant avec mon nouveau corps ;) .

Entre temps ma voisine de chambre, pour quelques heures,arrive.

Une autre infirmière entre dans la chambre et m'indique que je descends au bloc d'ici peu .. il est environ 13h !

Comment vous exprimer avec des mots assez forts que mon stress est monté en flèche d'autant plus que je descend seul au bloc, mon homme étant coincé sur la route .

Je passe sur le brancard qui me mène au bloc et ,ironie du sort , c'est un Adrien qui conduit l'engin.

Arrivée au bloc :

Après l'incontournable questionnement sur  : Comment vous appelez-vous ? Quel âge avez vous ? Vous n'êtes pas (ou susceptible) d'être enceinte ? Quelle intervention allez-vous avoir ? ... je rentre dans l'antre , le lieu de ma renaissance.

J'explique à l'infirmière que mes bas ne sont pas sur mesures car ils ne me vont pas (pourtant à la base ils devaient l'être) et que "je suis très en colère" car dans mon cas c'est vital.

Mon chirurgien arrive et rigole en me demandant ce qu'il m'arrive , je lui explique donc et décide du coup de retirer carrément les bas plutôt que de laisser une contention qui fait garrot.

Je passe du brancard à ...euh.. une espèce de demi table et les pieds surélevés (comme si vous accouchiez  mais en moins haut , Dieu merci lol) et on m'installe la CVI (compression veineuse intermittente) .

Pour vous résumer ce qu'est la CVI , il faut donc imaginer (cf image ci-dessous) deux bas en plastique enveloppant jambes et cuisses , ces derniers se compressent en partant de la cheville en remontant par le mollet et finir par la cuisse et ainsi de suite.

Le but de ce dispositif étant de simuler une circulation veineuse active comme quand on marche afin de prévenir toute formation de thromboses (caillots de sang se formant dans les jambes et pouvant migrer vers les organes vitaux coeur et/ou poumons entraînant une embolie pulmonaire).

Mon anesthésiste arrive à son tour , me rassure comme l'a fait mon chirurgien et l'IBODE (infirmière du bloc opératoire) également, mais là , je craque, c'est plus fort que moi, pleins de questions me passent par la tête , et surtout celle de savoir si je reverrais mes filles.

Je me calme tout doucement, on me pose un masque avec de l'O2 (oxygène) , je continue à me détendre.

Après quelques minutes, on m'injecte un anesthésiant , je ne saurais vous dire si c'était de l'hypnovel ou un autre, mais je sens le produit chauffer dans mon bras , puis m'envahir et me donner mal à la tête comme si on avait mise celle-ci dans un étau et serrer extrêmement fort.

Je me souviens avoir penser mais elle va exploser , tellement c'était intense puis l'anesthésiste me dit à 10 vous dormez, c'est à peine si j'ai pu bouger la tête de haut en bas pour lui dire "oui" , j'étais déjà dans le gaz.

Pouf ! plus de sons, plus d'images .. me voici au pays de Morphée , enfin je n'ai souvenir d'aucuns rêves agréables (lol) !!

Le réveil :

J'ouvre les yeux , enfin j'essaie mais  que c'est dur, j'ai la sensation d'avoir des paupières faites de béton armé , j'entends et perçois tout les bruits,voix, bips, sonneries, qui m'entourent mais j'ai beaucoup de mal à pouvoir ouvrir mes yeux.

Dans un entrebâillement de mes paupières, j'aperçois juste au dessus de moi la pendule, cette dernière indique 16h ... et là je suis soulagée , je me dis que je suis bien en vie et que je reverrais ma famille et mes princesses.

Je reste un peu en salle de réveil puis je monte en chambre, cette fois non pas en chirurgie, mais en service de soins continus.

Pour rendre la lecture moins longue et plus agréable, la partie sur ma montée en SSC et ma nuit dans ce dernier sera l'objet d'un autre article.

Merci de votre lecture.

Merci de votre fidélité.

Enjoy

Lili